Irène - Thomas Fersen

Quand je bois une bière de Bohème

Moi qui suis un buveur d’eau

Je vois de roses pachydermes

Mais cette fois il y a du nouveau

Quand je bois une bière de Bohème

Pas le moindre éléphanteau

Je reçois mad’moiselle Irène

Dans le réduit de mon cerveau

Elle illumine ma lanterne

Certains prénoms sont si beaux

Je reçois mad’moiselle Irène

Comme une colombe dans mon chapeau

Je reçois mad’moiselle Irène

Dans le réduit de mon cerveau

Est-elle, cette maison de reine

Dans votre annuaire des châteaux?

Si je pouvais saisir les rênes

Détourner cette rame de métro

Et prendre la fuite à Varennes

Au lieu de me rendre au bureau

De poste où je trie des centaines

Des milliers de colis postaux

Je confonds Rennes avec Irène

Dans le réduit de mon cerveau

Parfois, je m’endors sur la chaîne

Et j’entends qu’on dit dans mon dos

Qu'à quinze ans, j’ai pas eu d’veine

De m’piquer avec le fuseau

Si j’avais une fée pour marraine

Je lui demanderais ce cadeau:

Me donner les lèvres d’Irène

Plutôt qu’la brûlure d’un mégot

Et comme dans les livres d'étrennes

On s’enfuirait dans un traîneau

Emmenés par quatre rennes

Avec le tint’ment des grelots

Et quand vient la fin de semaine

Que faire de mes jours de repos?

J’aimerais sortir avec Irène

Mais comme je n’ai pas de culot

Je vais seul à la fête foraine

Et j’me fais tirer les tarots

Par une cartomancienne

Pour savoir quelle sera mon lot

Et, selon cette bohémienne

Mon av’nir est clair comme de l’eau

Elle voit de roses pachydermes

Et une solitude sans défauts

Cuando tomo una cerveza bohemia

Yo que soy un bebedor de agua

Veo rosas paquidérmicas

Pero esta vez hay algo nuevo

Cuando tomo una cerveza bohemia

Ni el menor elefante bebé

Recibo a la señorita Irène

En el fondo de mi cerebro

Ella enciende mi linterna

Algunos nombres son tan hermosos

Recibo a la señorita Irène

Como una paloma en mi sombrero

Recibo a la señorita Irène

En el fondo de mi cerebro

¿Es esta la casa de la reina?

¿En el directorio de tu castillo?

Si pudiera tomar las riendas

Secuestrar este tren subterráneo

Y huir a Varennes

en vez de ir a la oficina

De la publicación donde clasifico cientos

Miles de paquetes postales

Confundo a Rennes con Irene

En el fondo de mi cerebro

A veces me duermo en la cadena

Y escucho a la gente decir a mis espaldas

Que a los quince no tuve suerte

Para pincharme con el huso

Si tuviera un hada madrina

Le pediría este regalo:

Dame los labios de Irene

En lugar de la quema de una colilla de cigarrillo

Y como en los libros de regalo

Huiríamos en un trineo

Dirigido por cuatro renos

Con el tintineo de las campanas

Y cuando llega el fin de semana

¿Qué hacer con mis días libres?

me gustaria salir con irene

Pero como no tengo nervios

voy solo al carnaval

Y me sacan las cartas del tarot

Por un adivino

Para saber cuál será mi suerte

Y, según esta gitana

Mi futuro es claro como el agua

Ella ve rosas paquidérmicas

Y una soledad impecable